lundi 8 décembre 2008

[MFT] 2 en 1 x 2

Ca devient mathématique.

Je continue donc sur les caractéristiques du traducteur, de la personne en elle-même.


En plus de devoir maîtriser deux langues, le traducteur doit également connaître deux cultures.

Chacun le sait, une langue est intimement liée à une culture, des traditions, des us et autres pratiques régionales, sub-régionales, nationales, sub-nationales.

Si je parle de Noël, peu importe la langue, chaque Européen chrétien comprendra la même chose. Par contre, tous les immigrés, qu'ils soient musulmans, orthodoxes, juifs, hindous ou même raëliens (j'les aime bien les raëliens, ils sont plus rigolos que les Témoins de Jehova) n'auront pas la même façon d'appréhender cette fête.
Ils verront l'aspect mercantile, les bonhommes barbus en-dessus des magasins, les sapins et les cadeaux.
Souvent, le petit Jésus ne fait pas partie de leur vision de Noël.

Cet exemple était très général. Imaginez maintenant le problème quand il s'agit d'une fête typique d'une région.
Par exemple, à Fribourg, on fête la Bénichon à la fin de l'été. Cette fête marque la fin des récoltes. Mais elle représente énormément de choses (se remplir la panse avec du jambon à l'os, de la soupe aux choux, de la cuchaule, de la moutarde de bénichon, de gâteaux au vin cuit et de poires à Botzi).
Vous n'avez rien compris ?

Voilà le défi auquel se retrouve confronté le traducteur, et bien plus souvent qu'on ne pourrait le croire.

Il doit, impérativement, rendre le texte compréhensible pour les personnes auxquelles il est destiné.

C'est bien sûr impossible si on ne connaît pas les usages dont il est question dans le texte d'origine.


Par contre, je vous dis tout ça, c'est bien joli, mais ça ne donne pas la solution.
Tout simplement parce qu'il n'en existe pas.
Selon l'importance de l'élément, il faudra sans doute ajouter une note de bas de page, expliquant, dans les grandes lignes, en quoi consiste cet aspect culturel.

Mais la plupart du temps, ce sont des informations quelque peu secondaires et si un bon équivalent (pas trop long à expliquer) ne pe
ut pas être trouvé dans la langue cible, ces informations tombent à l'eau.


Quelqu'un m'a dit une fois un truc dans le genre : "Traduire, c'est changer les mots du matin en mots du soir."



Texte source et texte cible se ressemblent fortement, mais c'est pas pareil quand même...




P.S : Dorénavant, quand une petite nouveauté arrivera sur mon blog où je dessine avec un crayon, on pourra voir une espèce de petite icône au bas des notes parues
en même temps ou juste après la mise à jour sur Mince de Mine.





6 commentaires:

  1. Tiens ch'tai vue chez la Blogpotasse Lystig.
    Cuchaule et moutarde de Bénichon, j'veux bien au p'tit déj.
    Mais le reste de ton post est très réel Biz

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  2. Blogpotesse voulais.je dire

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  3. Bon alors pour remettre les choses en ordre et rendre à César ce qu'il lui appartient, j'ai lu cette phrase dans un bouquin de Douglas Kennedy "La femme du cinquième", le roman est décevant, mais j'aurais au moins appris un truc. Ton article me fait penser que je lis actuellement un livre japonais avec plein de notes de bas de pages, pour expliquer des tas de tarditions japonaises incompréhensibles sans cela. Le traducteur a dû bien se marrer...

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  4. Alors...

    Hooooohohohohohoooooooo Esteban Zia Tao les cités d'or...

    C'est bien ça ?

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  5. Tiens, en ce moment je relis "Le monde selon Garp" et le traducteur d'Irving a choisi de remplacer les expressions portant sur le football américain par des expressions de rugby.

    C'est vrai qu'en 79-80, le foot américain en France c'était pas super connu ;)

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